Un peu moins de deux semaines
avant mon départ du Brésil. Je suis
rentrée de vacances mardi et me voilà dans le dernier sprint de mon stage et de
mon expérience de vie ici dans ce pays grandiose (dans plusieurs sens de ce
terme). Ce blog sera un peu différent
des autres… mais on revient à la source…. Mélissa suit le courant. Il s’agit en fait de ce que j’ai écrit dans
mon journal intime ce matin (merci à maman pour ce précieux cadeau). 24 pages de constats, de réflexions et de
focalisation de mon intention pour ce qui s’en vient. C’est très personnel. Je n’étais pas certaine de vouloir le
partager au début. Mais, ça a vraiment
été un autre de ces moments illuminés
pendant lesquels j’écris et je constate que ce n’est pas vraiment moi qui
écris, mais la parcelle divine de mon âme qui contrôle mon crayon sans que je
n’ais à réfléchir… et ça s’arrête seulement quand tout a été déversé sur les
pages blanches. Je n’ai qu’à suivre le
courant. Je trouve que le texte est beau
et ça résume bien ce que je vais garder de ce voyage. Alors voici un p’tit strip tease de mon âme
que je partage avec vous. Cette rivière
s’arrête, mais je prends un autre embranchement et je continue de suivre le
courant…
Partie 1 : me retrouver
Aujourd’hui est une journée de
repos et d’arrêt. Je prends ça
cool. Lecture au lit en pyjamas. Une partie de moi se dit que je devrais
profiter de mes dernières journées ici pour « faire » le plus de
choses possibles avant mon départ, mais je n’ai pas vraiment envie. Déjà, hier, je me suis bottée le derrière
pour aller faire un tour de ville, mais aujourd’hui, bof! Je suis bien dans cet état statique. Je ne suis pas seulement venue au Brésil
pour m’énerver, visiter et travailler.
Au-delà de toute cette action, ce voyage avait aussi comme but de
m’amener la solitude, le silence et la paix que j’avais besoin. Cette nouvelle rencontre avec moi-même était
super importante et bienvenue suite aux derniers mois, même aux dernières
années, où j’ai été à des km de distance de moi-même. C’est pendant ces moments de solitude que je
me reconnecte avec mon « moi supérieur », ma conscience, qui je suis
réellement. Je redécouvre quelles sont
mes priorités, ce qui me fait plaisir et ce qui me rend heureuse. J’ai besoin de cette solitude et de ce
silence pour créer cette connexion. En
parallèle, pendant ces moments de solitude, je solidifie mes frontières de
protections, qui sont encore fragiles lorsque je suis entourée de gens et
d’événements. Cette peau plus solide me
permet d’avoir cette distance par rapport aux autres, à ne pas m’oublier. Ça me permet de faire perdurer dans le temps
le respect et l’amour que j’ai pour moi-même….. qui est, j’ai maintenant
compris, une grande clé du bonheur sur cette terre. La simple pensée d’habiter dans mon propre cocon
pour un bout, seule avec moi-même, me remplit de bonheur et me fait un bien
immense. Mon âme sait que c’est ce que
j’ai besoin pour un certain temps. Je me
suis perdue pendant un certain temps, juste par besoin de prendre un chemin
plus typique (pour pouvoir être comme tout le monde…), mais ce chemin n’est pas
le mien. J’ai compris maintenant que je
n’ai pas à me changer. Je suis comme ça,
pas toujours très conventionnelle, mais je suis comme ça. Et puis, tout le monde est unique. Qui peut vraiment dire qu’il est
conventionnel? Il faut juste reconnaître
qui ont est, s’aimer et s’accepter avec ce qu’on accomplit dans cette vie. Je crois profondément que Dieu n’est pas à
l’extérieur de nous. On le porte tous en
soi. Alors, ne pas s’aimer soi-même est
ne pas aimer la parcelle divine que l’on est.
Et oui, j’ai fait un grand détour sur mon chemin de vie. J’ai eu un paquet de signes qui m’indiquaient
que je prenais la mauvaise direction, mais je l’ai pris quand même, pour
revenir, 4 ans plus tard, au même point, mais avec plus de blessures, plus
fatiguée et avec plus de cicatrices…
Mais bon, enfin, chaque détour est un immense apprentissage et je
récolte énormément de ce que j’ai accompli pendant ces années. Heureusement, j’ai toute une grosse équipe
d’anges qui s’occupent bien de moi et qui me guident en éclairant le bon chemin
pour moi. Parfois, l’égo est si fort, ou
bien on lui laisse tant de place pour réduire la souffrance et combler ses
désirs, qu’on n’est pas en mesure de voir la lumière sur la bonne route. On manque tout simplement le panneau de
signalisation. Mais c’est ok comme
ça. Il faut juste s’arrêter quand on
constate qu’on est revenu à la même place; rire et/ou pleurer un bon coup et
ouvrir grand le cœur et les yeux pour se remettre à avancer dans la bonne
direction, sa propre direction. Il faut
savoir se pardonner, s’aimer et se donner le temps de guérir. Pour moi, ce voyage allait, en grande partie,
servir à ça. Prendre le temps de me
retrouver, juste « prendre le temps »….. Retrouver ma santé et me redonner une
direction de vie, centrée sur moi, le moi de ma conscience supérieure. Retrouver un rythme sain, une souplesse, une
tranquillité interne. Fini les rapides
et la nage à contre-courant. Maintenant,
je me laisse flotter dans une rivière calme en totale inertie. Je contemple, je constate et j’écoute. Je ralenti et je laisse aller en toute
confiance. Tout ça, je sais que c’est
encore difficile pour moi d’y arriver lorsque j’ai quelqu’un à mes côtés qui
partage ma vie. Je suis encore trop
perméable à l’énergie et au rythme des
autres. Je ne dis pas que je ne veux pas
de mari et d’enfants. Je dis juste que
ce n’est pas encore le bon moment. Pour
l’instant, je veux ralentir, être bien, relaxer et me faire plaisir. Et, je peux dire que c’est exactement comme ça
que je me sens actuellement. Les
vacances m’ont vraiment permis de me mettre dans cet état. Je veux instaurer une routine saine dans ma
vie. Je veux faire du Yoga, du sport et
cuisiner toute sorte de bonnes choses
(bonnes ou mauvaises pour la santé!), car le plaisir est beaucoup dans
la bouffe! Je veux avoir du plaisir avec
mes amis et ma famille, mais pouvoir rester « éfouèrée » sur mon
divan à écouter un film quand j’en ai envie.
Je veux retrouver un sommeil sain et profond, et je sais que c’est
possible. Je veux prendre soin de moi.
Qu’est-ce qui s’en vient à mon retour?
Le projet de la clinique. Je veux
réaliser ce projet professionnel avec amour et mettre le temps nécessaire, mais
sans perdre de vue que je ne vis pas pour mon travail (bien que je sache qu’une
bonne partie de ma mission de vie réside dans ce travail). Je veux surtout travailler pour me réaliser
et me permettre d’avoir assez de revenu pour avoir la liberté et la qualité de
vie que je choisis. Je sais maintenant que c’est possible. Ça va demander de la concentration, mais
c’est justement pour ça que je veux être centrée et avoir une routine saine,
pour ne pas me perdre à nouveau. Le
temps pour moi est essentiel pour rester centrée et équilibrée. Respirer, rester détendue et confiante. Sans gaspiller de stress et d’énergie vitale
à être anxieuse et vouloir tout contrôler.
En fait, c’est exactement ça que je veux, et je vois maintenant que
c’est possible. La vie sur cette terre
est un réseau de circulation d’amour et d’énergie. Malgré les moments difficiles vécus avec
Dominic, je sais que ce concept de réseau de circulation d’énergie, lui, il
l’avait très bien compris. Ou, du moins,
il était tombé dedans la marmite étant petit…
Et ça pouvait se voir clairement dans son absence totale de stress et
d’anxiété. Dans les choses positives que
je veux garder de cette personne et de cette relation, je pense que Dominic a
été un bon modèle d’ouverture à recevoir l’énergie et l’amour qui circule
autour de nous et à voir la vie comme un réseau. C’est sûr que je veux le faire avec mon
propre réseau, mais c’est essentiel que j’adopte ce concept dans ma vie pour
être plus heureuse. Évidemment, ça vient
ébranler grandement les fondements de base de mon éducation et la façon dont
j’ai été élevée. Grand adage de mon père
adoré : « il faut être capable de se débrouiller tout seul dans la
vie ». Oui, je pense aussi que
c’est important, mais faut-il vraiment avoir honte d’avoir besoin d’aide dans
la vie? Faut-il seulement s’accomplir en
donnant tout aux autres et ne rien recevoir… je ne pense pas. J’ai le goût de repartir sur de nouvelles
fondations. Il vaut parfois mieux
reconstruire à partir de zéro que de rebâtir sur de mauvaises fondations…. (et
croyez-moi, en terme de rénovations, je sais de quoi je parle!!). J’ai compris cet élément important cette
semaine, et je suis contente de l’avoir compris avant de revenir du Brésil pour
entreprendre le projet de la clinique… : « Je vais avoir besoin
d’aide ». Je vais avoir besoin
d’aide pour bâtir ce projet et me refaire la vie que je choisis maintenant de
vivre. Et oui, Mélissa Grenier déclare
qu’elle a besoin d’aide, et elle n’a pas honte, elle est même très heureuse de
se faire ce cadeau. C’est totalement
opposé à tout ce que j’ai toujours fait, mais je sais que c’est ainsi que je me
sens en ce moment. Avant, je pensais
qu’il fallait être parfait, toujours « se débrouiller tout seul » et
je ne me donnais pas le droit d’avoir besoin d’aide. Quand j’étais rendue au point où je n’avais
pas le choix, je demandais, mais avec une honte et un sentiment de culpabilité
énorme. Je comprends aujourd’hui que e
n’est pas un signe de faiblesse d’avoir besoin d’aide. C’est la manifestation de l’amour pur qui
circule entre les êtres humains sur la planète.
Chacun donne et reçoit à son tour, c’est un cercle. Chaque être humain a droit à sa part de
bonheur. Et pour cette raison, j’ouvre
mes bras et mon cœur à tout cet amour et cette énergie qui circule autour de
moi. Je suis convaincue que je le mérite
et que c’est bon pour moi. Le point
d’équilibre propre de mon bonheur réside exactement dans cette compréhension de
circulation d’énergie. J’ai une mission
de vie qui implique beaucoup de don de soi, de dévouement et de services aux
autres. L’équilibre ne peut être atteint
que si je laisse, moi aussi, circuler vers moi la même quantité d’énergie et
d’amour que j’envoie aux autres. Et ça,
ça représente une grande quantité! Mon
bonheur, l’essence de mon bien être, réside exactement là. Ce sont les simples lois de l’univers (tout
est mouvements, actions-réaction, contraction-expansion, équilibre de tout ce
qui circule). Pas pire… ça m’aura pris
33 ans à comprendre! Et encore là,
arriver à l’intégrer complètement dans ma vie de tous les jours est un objectif
à long terme! Et c’est pour ça que je
sais que j’ai besoin d’être seule pour un bout.
Pour me rapprocher le plus possible de mon équilibre, je dois être
vraiment focussée, et pour ça, mon environnement doit être épuré au maximum,
exempt de distraction et d’éléments émotifs inutiles qui peuvent si facilement
faire dévier mon attention. C’est un
travail de moine, mais ça vaut la peine.
Déjà, la clinique est un gros projet.
Pour l’instant, c’est ça. C’est
suffisant pour me tenir occupée et motivée, mais sans perdre de vue
l’équilibre.
Fini le temps où j’ai mis tout le monde, sauf moi, sur un piédestal. Maintenant, c’est le retour du
balancier. Ce temps, il est pour moi,
pour m’aimer moi et pour me faire plaisir à moi. La clinique fait partie de ça. C’est un projet que je fais pour moi, pour me
faire plaisir à moi. Et oui, pour y arriver,
j’accepte que j’aurai besoin d’aide.
Pour la première fois de ma vie, j’arrive à transformer ma conception d’aide
en quelque chose de positif. Cette
clinique sera vraiment la réalisation d’un travail de coopération positive, de
gens inspirés qui y croient comme moi et qui amènent plein d’intention
positives dans ce projet. Ça ne peut
qu’être rempli d’amour. Mais tout ça commence d’abord avec moi, avec ma propre
perception de ce que je pense mériter dans la vie. Je choisis maintenant de débloquer tous c.es
canaux d’énergie bloqués depuis très longtemps.
Ces blocages ont amené bien des douleurs physiques, mais aussi bien des
conflits internes par rapport à mes parents.
Je ne savais tout simplement pas comment laisser circuler toute la bonne
énergie vers moi, ou même, ne serait-ce de savoir que j’y avais droit, et il se
formait des tonnes de refoulage d’énergie négative en moi. Donner et recevoir, voilà simplement comment
fonctionne notre univers, un échange d’énergie.
Ce voyage, c’est un cadeau que je me suis fait. Je me suis donné; donné de l’énergie, donné
le droit, donné du temps, sans penser à ce que les autres pourraient en
penser. Et je suis très contente de ce
que ça va m’avoir permis de comprendre.
Partie 2 : Me donner une nouvelle direction
Au grand dam de certains, en commençant par moi-même, j’affirme que les grands voyages ne sont pas
terminés. Oui, ils sont très difficiles
dans les moments de détresses, et peuvent paraître inutiles pour plusieurs,
mais pour moi, ils font juste partie de ma vie et de qui je suis. Oui, je me demande souvent :
« pourquoi je me fais souffrir de même?? ». C’est probablement comme un
accouchement. Après que le dur moment
est passé, on oublie et on tient un trésor extraordinaire entre nos mains. La multitude de moments heureux et tout ce
qu’on apprend vaut tellement plus que les moments difficiles. On est transformé, plus fort, plus
riche. Bon, comment tout ça a
commencé…..
Premier mois de mon voyage, j’ai eu à plusieurs reprises à raconter en
bref mon histoire de vie et ce qui m’amenait au Brésil. Non pas nécessairement que je voulais que
tout le monde sache, mais j’ai tellement rencontré de gens intéressants qui
voulait en savoir plus, que j’ai eu envie de partager avec eux. Alors, à quelques reprises, certains m’ont
parlé du livre Eat, pray, love. Il semble que mon histoire pouvait faire un
peu penser à ce que l’auteur raconte dans ce livre (Histoire autobiographique
de Liz Gilbert, qui laisse tout derrière elle pour partir en voyage pendant un
an dans trois destinations différentes).
Bon, mon histoire n’est pas exactement la même, mais je comprends pourquoi
les gens ont fait un lien. Ça fait un
bout que j’entends parler de ce livre et que je me dis que ça serait bien de le
lire…
Ensuite, juillet arrive et c’est le temps de partir en vacances
puisque la clinique est fermée pour deux semaines et demie. Je suis à l’aéroport de Belo Horizonte (juste
le nom de cette ville est si poétique et inspirant; ça veut dire bel horizon)…
premier escale. Je suis assise devant la
Gate 9 pour prendre mon vol. Juste à côté, il y a une librairie. Je vais donc bouquiner un peu en attendant,
ce qui n’est pas du tout un supplice étant donné que j’adore les livres. J’me dis que ce serait pas mal bien de
trouver un bon livre puisque je serai seule en vacances et que je n’ai rien
amené de bon à lire. À ce moment-là, sur
la grande table devant moi, je vois le livre Comer, rezar e amar.
Cool! Le livre que j’avais envie
de lire. Ça va sûrement me faire du bien
de connaître l’histoire d’une femme qui a tout quitté pour partir en
voyage. Suite aux préparatifs plutôt
cauchemardesques des vacances (vraiment pas facile d’acheter des billets
d’avion au Brésil, quand on n’est pas brésilien…), n’importe quel réconfort et
compréhension des frustrations que je vivais étaient bienvenus dans mon cœur un
peu déstabilisé par tous ces obstacles.
Bon... comme vous avez sans doute constaté, le livre est en
portugais. J’aimerais, pour une fois, un
peu de facilité. Alors, je fais la file
à la caisse pour demander à la vendeuse s’ils auraient, par hasard, la version
originale anglaise… Ben voyons
donc! J’ai encore, occasionnellement,
des bulles d’air comme ça qui me passent dans le cerveau. Quand est-ce que je vais arrêter de penser
que ce pays va s’adapter à moi et que je n’aurai pas à faire moi-même l’effort
de m’adapter…? Quand je parle que les
longs voyages sont parfois difficiles, c’est surtout dans cette adaptation que
réside pour moi la difficulté. Pourtant, je suis très polyvalente et je
pense avoir un bon sens de l’adaptation, mais vient un moment du voyage qu’on
est juste plus capable de s’adapter!!!
Bon, enfin… Je reviens donc à la
réalité et je me dis simplement, « si tu veux lire ce livre, ce sera en
portugais »! C’est pas grave, je
vais faire deux pierres d’un coup. Et de
toute façon, ce sera mon deuxième roman en portugais, je sais que je suis
capable.
Je ne connais que trop bien mon expérience avec les livres. Je sais qu’ils se présentent toujours à moi
dans le moment très précis que j’ai besoin de lire et d’intégrer son contenu
pour mieux avancer sur mon chemin d’évolution spirituelle. Et, c’est effectivement le cas pour le livre Comer, rezar e amar. Un message divin, ça se rend toujours à
destination, et ce, peu importe dans quelle langue. Il y a trois parties dans ce livre, et les
deux premières se sont vraiment présentées au bon moment. D’abord, juste au moment de commencer la
lecture, après avoir acheté le livre à la librairie, l’avion dans lequel
j’étais a dû revenir à destination après environ 30 min. de vol en raison de
problèmes avec le système informatique…Quand est-ce que ça arrive ce genre de
chose??? En tout cas, j’ai eu plusieurs
heures supplémentaires pour vraiment plonger dans le livre et être bien
accrochée!!
Première partie du livre : l’Italie : le plaisir. Après les dernières années et les deux premiers
mois passés ici, j’avais besoin de comprendre quelque chose par rapport au
plaisir. D’ailleurs, mon arrivée à
Caraiva était sans doute l’obstacle ultime pour me faire lâcher prise et me
donner le droit de me faire plaisir (maison pas nettoyée, beaucoup de coloc
coquerelles, pas d’eau, pas d’électricité et pas d’argent cash sur une île où
il n’y a aucun guichet…). Encore les
joies de l’adaptation à une autre culture.
Parfois, les gens ne pensent pas de donner de si petits détails…. La vie allait donc me tester pour voir si
j’allais dire « fuck all », je mérite mieux que ça, pis j’vais
m’arranger pour que cette semaine-là soit l’fun! Pis, c’est exactement ce que j’ai fait. J’ai arrêté de me mettre de la pression et
des barrières pis, j’me suis payé la traite (au moins un peu!!).
« Être sur une île paradisiaque pendant une semaine, ça n’a pas
de prix, pour le reste, il y a Master Card!!!!
J’ai décidé que j’avais droit moi aussi d’avoir un beau voyage et de
belles vacances. J’ai moi aussi droit à
ma part de bonheur et de plaisir : « au yiable ce que les autres en
pensent ». La vie, c’est pas juste
de souffrir, de travailler pour les autres, d’être raisonnable et d’épargner. Ça peut sûrement paraître drôle pour certain
de lire ça, mais j’dirais que ça fait un peu partie de l’héritage que mon papa
m’a laissé… Se donner droit au plaisir
n’était pas nécessairement sa force… On
peut facilement voir que le résultat n’a pas été trop gagnant ;)
Alors, une fois tout ça assimilé et assumé, je peux dire que j’ai
passé les trois plus belles semaines de vacances de ma vie!!! (Cuba en 2007 était pas mal cool aussi, mais
c’était juste une semaine!).
Deuxième partie du livre : L’Inde : Méditation et Yoga dans
un Ashram. Quand j’ai commencé à lire cette partie, je
me suis passé la remarque qu’il y a longtemps que je pense faire ce genre
d’expérience en Inde, mais l’occasion ne s’est jamais présentée. Mais, cette pensée a vite fait d’être
licenciée de mon cortex. Suite aux
événements plus difficiles du voyage, mon moi-même avait pris la ferme décision
d’arrêter de me faire souffrir inutilement, et, qu’à partir de maintenant, ce
serait juste des voyages de luxe et de plaisir!
Et mille pardons pour l’Inde, qui doit sans doute être un pays
magnifique plein de richesses et de beautés naturelles, mais on associe quand
même rarement ce pays à la notion de luxe et de plaisir! Mais bon, je continue quand même à lire avec
intérêt les aventures de Liz Gilbert lors de son séjour au ashram. Depuis environ deux ans, je n’ai eu aucun
contact avec le Yoga, qui est pourtant quelque chose de si important pour moi,
entre autre à cause de ma blessure au dos.
J’ai fait de la méditation et beaucoup de démarches spirituelles, mais
d’une façon différente. Et voilà que
pendant ma semaine à Caraiva, une nouvelle porte sur le yoga s’est ouverte à
nouveau pour moi. Des séances de Yoga
étaient données le matin dans un lieu tout à fait inspirant et magnifique. C’était tôt, mais de toute façon, je me lève
avec le soleil depuis quelques temps.
J’ai refait un peu de mon énergie vitale et j’ai moins besoin de
dormir. Première séance de yoga,
reconnexion avec cet art, que je sais déjà avoir des significations bien
particulières pour moi. En premier lieu,
ça me fait un bien énorme parce que ça ouvre les voies spirituelles vers mon
cœur et ça me met en contact avec ma divinité intérieure. Aussi, ça me ralenti. Ça
m’enseigne la maîtrise de la lenteur et du focus. Cependant, ça me fait aussi rugir et sacrer
parce que mon corps est l’opposé total de ce qu’on pourrait appeler la
souplesse et la grâce! J’ai chaud, je
sus, ça fait mal, je force comme un bœuf!
Comme je déteste être confrontée à mes limites et me sentir poche dans
quelque chose, ça devient vite un combat mental avec moi-même. Je retiens mes larmes et les milliers de
pensées de jugement qui me viennent en tête.
C’est exactement ce qui s’est passé pendant la première séance. J’ai dû travailler fort pour retenir cette
furie interne d’envahir tout mon être et juste « accepter » que c’est
comme ça et que c’est bon pour moi.
C’est facile de tomber dans le jugement et la comparaison avec les
autres. « Pourquoi je suis pas
comme tout le monde » et « pourquoi c’est facile pour tout le monde
et que moi, je n’y arrive pas»…. Bref, plein de choses pas fines qui ramène la
pauvre Mélissa victime de son propre corps!
En fait, je suis victime de mes pensées, seulement si je les laisse
m’envahir. Mais, ça a vite passé. J’ai retrouvé mon amour propre et ma
compassion. Depuis que j’ai appris à
être comme une meilleure amie pour moi-même (un immense merci à Françoise, ma
psychothérapeute de m’avoir enseigné ça), je reste beaucoup moins longtemps
avec des pensées négatives envers moi-même.
Ce petit moment de tristesse m’a toutefois été très utile. À la fin du cours, je n’arrivais pas à
retenir mes larmes. Il y avait des
larmes de bonheur d’avoir reconnectée avec ce côté de moi-même, mais aussi
beaucoup de larmes de tristesse. Je suis
rentré à la maison en pleurant et je me suis installé dans le hamac dans la
cours. Le hamac était un bon choix,
puisque je m’y sens bien enveloppée, en sécurité. Et là, je savais ce que j’avais
à faire : tout laisser aller. Toute
cette tristesse accumulée depuis 9 mois qui était encore, en grande partie, en
dedans de moi. Tous ces deuils à faire….
Il y en avait beaucoup. Quand on fait
des choix dans la vie, on doit renoncer à beaucoup de chose (autre concept
majeur que je dois à ma psy XXX). Je me
suis donné le temps d’évacuer tout ça (au moins un début). Je suis restée là à me balancer doucement avec mon paquet de kleenex pendant un bon 2
heures. C’est vraiment à partir de ce
moment-là que j’ai compris à quel point j’allais avoir besoin de mon cocon
pendant un certain temps lors de mon retour au Québec. J’ai
compris que j’avais besoin d’être seule pour me refaire mes repères et
réinstaurer un équilibre dans ma vie. Et
j’ai la certitude que le yoga fait définitivement partie de cette routine. Toute mon âme et mon corps le réclament.
Pendant les deux autres semaines
de vacances, j’ai mis un peu le livre de côté puisque j’étais vraiment toujours
entourée de gens trippant et je me suis beaucoup amusée. De retour de vacances, je me suis remise à la
lecture. Liz est toujours en Inde. Elle a même décidé de rester deux mois de
plus puisqu’elle sentait qu’elle en avait besoin. Plus j’avance dans ma lecture, plus un côté
de moi se répète : « Hummm, intéressant comme processus de
développement spirituel »… Mais, ce
n’est pas pour moi, fini les voyages de misère au nom de l’évolution
spirituelle ou de la sainte charité de vouloir sauver le monde! Mais, en même temps, je suis si attirée par le
genre d’expérience qu’elle raconte dans le livre…. Mon âme trouve ça pas mal intéressant. Depuis que je suis petite, j’ai toujours été
très interpellée par les expériences qui nous amènent au-delà des simples limites
physiques de notre corps physique. Puis-je
vraiment réprimer cet appel et passer le reste de ma vie à écouter juste mon
égo qui a besoin de confort et de facilité??
Bon, peut-être un peu, tout est dans l’équilibre après tout. Mais, je commence à me connaître et c’est pas
trop mon genre de choisir toujours les chemins faciles. Malheureusement, ou heureusement, je pense
que je vais avoir beaucoup « d’accouchement spirituel » dans ma
vie! Oui, je veux trouver l’équilibre
avec le plaisir et accepter de recevoir, mais je sais maintenant que je ne
pourrais pas arrêter de chercher des expériences intenses et profondes qui me
donnent de l’information sur le sens de la vie…. Et ça, ce n’est pas toujours
luxueux et facile. Donc, est-ce que je
suis prête à dealer avec ça? La réponse
est oui, car les résultats sont toujours immensément plus grands que la
souffrance vécue temporairement pour y arriver.
Le résultat n’est pas qu’une finalité.
Le résultat c’est tout ce qu’on a construit, appris, découvert, compris,
gagné et perdu tout au long du chemin.
Je suis tombée sur un passage du livre ce matin qui m’a
particulièrement inspiré. Liz raconte
une de ses expériences de voyage à l’extérieur (ou à l’intérieur…?) de son
corps où elle voyage à travers l’univers pour s’unir à Dieu (grossièrement résumé,
mais c’est juste pour donner le sujet général).
Quand j’ai lu ça, c’était clair pour moi, je veux connaître ça moi aussi.
Pour de vrai, jusqu’au bout. Il n’y a pas une cellule de mon corps qui ne
désire pas vivre ça. À partir de ce
moment, je savais que mon âme allait mettre sur mon chemin tous les morceaux de
casse-tête pour me permettre d’atteindre cela.
C’est déjà en place depuis longtemps et mon voyage ici au Brésil est un
de ces morceaux de ce casse-tête. Il n’en
tient qu’à moi de garder mes yeux ouverts, de garder le focus et d’assembler
les morceaux dans le bon ordre. Dans le
livre, dans la partie où Liz parle de cette fameuse expérience divine, il y avait
une citation d’un autre auteur. Et ben,
après avoir senti mon appel pour ce genre d’expérience spirituelle, j’ai ouvert
mon ordi pour aller sur Facebook, et je suis tombée sur la même, exacte
citation qu’il y avait dans le livre….. Je
pense que c’est un autre morceau de casse-tête qui venait de tomber entre mes
mains…
Je ne sais pas quelle forme ça prendra pour moi. Est-ce que ça sera un séjour de
yoga/méditation en Inde, ou bien, ça sera complètement différent, mais je sais
que je veux vivre cela, je veux être cela.
Je veux mieux connaître la partie divine en moi, sortir des limites de
ce monde matériel. J’achève maintenant
la deuxième partie du livre. Dans la
troisième, il est question d’amour. Pas
nécessairement l’amour propre parce qu’elle parle de ça surtout dans la
deuxième partie, mais d’amour envers une autre personne. On verra… peut-être que je vais poser le
livre pour un instant, peut-être pas. Je
verrai comment je me sens rendue là.
En terminant, j’aimerais remercier ce voyage de m’avoir permis de
reconnecter avec moi-même. D’avoir
recentré, refocalisé mon intention. L’équilibre
est un travail quotidien, et peu de gens sur cette planète peuvent prétendre l’avoir
complètement atteint, mais mieux vaut y tendre le plus possible pour se
rapprocher du bonheur. Je me sens
maintenant comme une étudiante à la veille de la grande rentrée scolaire. Je suis prête, la batterie est rechargée et
je suis pleine d’ambition! Merci aussi à
ce voyage de m’avoir permis de solidifier ma confiance en moi. De m’avoir permis de me voir avec tout mon
potentiel et mes talents. Merci de m’avoir
confirmé qui je suis, ce que je veux et ce que je vaux.
Du fond du cœur
XXX
Mélissa
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